SANTÉ

Publié le 30 octobre 2022

Tout le monde s'en foutait ? Aurore Bergé mal à l'aise après la question d'Apolline de Malherbe

Aurore Bergé était l'invitée de l'émission « Face-à-Face » diffusée sur BFM TV ce jeudi 27 octobre 2022.


“ Tout le monde s'en foutait. ”

Apolline de Malherbe : « Et pour les questions de santé, un point aussi sur les déclarations fracassantes d'Agnès Buzyn. Agnès Buzyn, l'ancienne ministre de la Santé, on l'apprend, qui, en réalité, avait alerté ; avait alerté, avait envoyé des SMS, avait tenté d'appeler, avait demandé des rendez-vous, avait demandé plusieurs fois des rendez-vous au président, au premier ministre de l'époque, Édouard Philippe, en alertant sur l'arrivée de la pandémie, l'arrivée du covid. Et elle dit : " Tout le monde s'en foutait. " Elle a mis des semaines à obtenir une réponse. » Aurore Bergé : « Ecoutez, déjà ce qui est invraisemblable, c'est qu'Agnès Buzyn est la seule ministre de la Santé au monde à faire face à une instruction judiciaire. C'est quand même, je suis désolée, une particularité, pour ne pas dire une anomalie, quand même dans notre pays se dire qu'une ministre de la Santé qui, justement, a pris au moment où elle pouvait les prendre les meilleures ou les moins mauvaises décisions possibles, vous le dites comme vous voulez, se retrouver dans cette situation judiciaire est un vrai problème, à mon avis, démocratique. Ça, c'est le premier point, et je tiens à le réaffirmer. Ensuite, je reste persuadée, pour l'avoir vécu en tant que parlementaire, pour avoir vu les projets de loi après projets de loi que nous avons débattus à l'Assemblée nationale sur la protection sanitaire des Français, que tout ce que nous avons mis en place, c'est tout ce que nous pouvions mettre en place à ce moment-là. Que tous les signaux que nous avions, nous avons essayé de mettre en place. »


“ Vous ne répondez pas à ma question. ”

Aurore Bergé : « D'ailleurs, elle le dit elle-même dans cette fameuse interview ; elle parle de l'OMS en disant : " Les alertes de l'OMS n'ont pas été faites ". » Apolline de Malherbe : « Vous ne répondez pas à ma question. Aurore Bergé, est-ce que vous trouvez normal que la ministre de la Santé, la ministre de la Santé, qui alerte, qui envoie des SMS, qui dit au président : " Il faut que je te parle ", qui dit au premier ministre : " Il faut que je te parle ", ne soit jamais rappelée ? » Aurore Bergé : « Non mais, vous savez très bien qu'elle l'a été. » Apolline de Malherbe : « Non, elle dit qu'elle a mis au moins 3 semaines. » Aurore Bergé : « ... que ces sujets ont été évoqués en Conseil des ministres de manière récurrente, de manière extrêmement régulière. » Apolline de Malherbe : « Enfin on découvre quand même un problème de fonctionnement ou de dialogue, ou même d'écoute au sommet de l'État. Et elle dit : " Tout le monde s'en foutait, on ne m'écoutait pas. " » Aurore Bergé : « Non, je ne crois pas que quiconque se soit foutu de ce risque. Ce que je pense profondément, c'est qu'en effet, on a eu la nécessité d'arriver à... Enfin, c'est facile de refaire le match en vérité, après coup. C'est facile de dire aujourd'hui : il aurait fallu anticiper à deux semaines ou à trois semaines ou à un mois, quand même l'OMS vous disait : " Circulez, il n'y a rien à voir. " » Apolline de Malherbe : « Non mais simplement, est-ce que, quand un ministre alerte et dit : " Attention, il y a un gros risque, j'ai besoin de te parler ", est-ce que c'est normal que le président ou le premier ministre ne rappelle pas ? »


“ Aucun regret ? ”

Aurore Bergé : « Le président de la République a pris, et vous vous souvenez, à la fin de toutes les polémiques que ça avait pu engendrer au début, au début, quand le président de la République prend un certain nombre de dispositions qui sont des mesures de restriction, de facto, des libertés, le niveau de critique que nous avons eu parce que nous imposions ces restrictions aux Français. Donc c'est facile, en effet, quelques années, maintenant, presque, après, de dire qu'il aurait fallu être encore plus drastique, aller encore plus vite. Moi je crois qu'au regard des éléments qu'on avait, on a fait tout ce qu'il fallait par rapport à ce qu'on connaissait. » Apolline de Malherbe : « Aucun regret ? » Aurore Bergé : « Mais il y a forcément des regrets, il y a forcément des regrets, parce que c'est une crise mondiale qui nous a emportés, parce qu'il y a un effet de sidération qui a existé, qui nous a tous individuellement emportés. Ça, c'est une certitude. Mais à la fin, heureusement, je crois qu'on a fait du mieux possible. Très sincèrement, on l'a fait en tant qu'élus, on l'a fait en tant que parlementaires. Le président l'a fait, le premier ministre de l'époque l'a fait pour protéger au mieux les Français, y compris face à des critiques extrêmement violentes par rapport aux décisions qui étaient difficiles à prendre, mais nécessaires. »



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