SANTÉ

Publié le 03 janvier 2021

Vaccination: Ce médecin se lâche «Au bout d'un moment on met la pression sur les gens»

L'épidémiologiste Martin Blachier était l'invité de Laurence Ferrari dans l'émission «Punchline» de ce jeudi 31 décembre.

«On ne comprend pas la peur»

Martin Blachier: «Déjà, on arrête de dire que l'on comprend la peur. On ne comprend pas la peur. On peut comprendre l'incompréhension. On peut comprendre la nouveauté, mais on ne comprend pas la peur. On ne peut pas dire ce vaccin est sans danger, c'est ce qu'a dit Olivier Véran : "C'est sans danger, je vaccinerai toute ma famille s'il le fallait. " et en même temps dire : " J'assume, ça fait peur. " Il faut être extrêmement prudent. Ce n'est pas possible d'avoir ce discours contradictoire. On a des hommes politiques qui se vaccinent, l'exemplarité. Il n'y a aucun argument qui peut refuser le fait qu'il faille se faire vacciner. Le président américain s'est fait vacciner. La vice-présidente s'est fait vacciner. Il faut que les hommes politiques se fassent vacciner pour montrer qu'ils n'ont pas peur. Et après, on explique.»

«Que ce soit tout à fait rationnel»

Martin Blachier: «Et puis toutes les petites dispositions qui consistent à justifier l'inquiétude, vous n'avez pas besoin de quinze minutes d'entretien motivationnel pour vous faire vacciner. Quand vous prenez un nourrisson que vous le vaccinez, vous ne lui faites pas des " gouzou gouzou " pendant 15 minutes avant de le vacciner. Vous le vaccinez, donc il faut que ce soit en ligne avec le fait que ce soit tout à fait rationnel.» Laurence Ferrari: «Donc on enlève cet entretien pré-vaccinal ?» Martin Blachier: «On enlève cet entretien motivationnel.»

«Je ne sais pas si, enfin, on va mettre une pression sur les gens»

Laurence Ferrari: «Et on fait vacciner par les pharmaciens aussi ou pas ?» Martin Blachier: «Et on dit que l'on veut vacciner en masse et on veut vacciner vite, on ne fait pas l'éloge de la lenteur parce que l'éloge de la lenteur, ça donne de l'inquiétude. Ça montre qu'on a peur. Pour l'instant, les gens, ce qu'ils voient, c'est que le gouvernement, il n'ose pas vacciner. Il attend. Donc, il n'est pas un pays qui y croit, qui a envie de s'en sortir. On donne cet élan-là, on explique et au bout d'un moment, on met un peu la pression sur les gens. Cinquante pour cent des gens en Allemagne sont vaccinés, quasiment la totalité des gens au Royaume-Uni. l'Asie est en train de reprendre vie aux Etats-Unis, ils vont vacciner à tour de bras et nous, à un moment, il va falloir qu'on y aille. Je ne sais pas comment on ira. Je ne sais pas si, enfin, on va mettre une pression sur les gens. Pour l'instant, on n'arrête pas de dire qu'on ne mettra pas de pression. Mais je pense qu'au bout d'un moment, on va devoir y aller.

«Il faut sous-traiter au privé»

Martin Blachier: «Moi, je suis entièrement d'accord. Je veux dire à la fin, il faut sous-traiter au privé s'ils sont incapables de le faire, s'ils sont incapables d'avoir un plan, s'ils sont capables d'avoir une bonne communication mais au moins, ils sous-traitent. Je vous garantis qu'une bonne boite privée vous mettra tout ça en marche et vous vaccinerez la France en un mois !» Laurence Ferrari: «On ne va pas faire appel à l'armée, on est biend'accord ?» Martin Blachier: «Peu importe, à des gens qui sont capables de faire quelque chose !»



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