SANTÉ

Publié le 08 mars 2021

Variant sud-africain: Ce soignant vacciné raconte «Ça ne m'a pas empêché d'avoir le COVID après la vaccination»

Le professeur Jean-Michel Constantin, chef de service à l'hôpital parisien de la Pitié-Salpêtrière, était l'invité de l'émission «Les Grandes Gueules» diffusée sur RMC ce vendredi 5 mars 2021.

«Ça ne m'a pas empêché d'avoir le COVID après la vaccination»

Alain Marschall: «Vous êtes vacciné, vous, professeur?» Jean-Michel Constantin: «Oui, ça ne m'a pas empêché d'avoir le COVID après la vaccination.» Olivier Truchot: «Avec quel vaccin ?» Jean-Michel Constantin: «Avec le variant sud-africain, avec le vaccin Pfizer.» Olivier Truchot: «Mais vous l'avez eu moins fort peut être?» Jean-Michel Constantin: «Je l'ai eu quand même dans tous les cas. Que les vaccins ne fonctionnent pas sur le sud-africain, globalement, on le sait. Montrer du doigt l'AstraZeneca, c'est hérétique d'ailleurs, parce qu’il n’y en a aucun qui marche bien sur le variant sud-africain.» Barbara Lefebvre: «Vous savez où vous l'avez attrapé? Vous l'avez attrapé à l'hôpital probablement?» Jean-Michel Constantin: «A priori, non. Je suis à peu près certain de ne pas l'avoir attrapé à l'hôpital.» Alain Marschall: «Une imprudence?» Alain Marschall: «Non. Allez, je vais être honnête jusqu'au bout. J'ai eu 50 ans le 22 janvier et je m'étais dit que j'allais monter le Kilimandjaro pour mes 50 ans. Je l'ai fait et j’ai fait le COVID avec le variant sud-africain le 2 février. Donc je l'ai eu dans l'avion, soit en y allant, soit en revenant. Ça fait un an que je suis en réanimation avec du COVID en permanence, je ne l'ai jamais eu et là je l'ai chopé. On peut appeler ça une imprudence. J'avais le masque, je fais attention, mais voilà je l'ai eu.»

«On n'a pas d'arme vaccinale là-dessus tout de suite»

Olivier Truchot: «Et vous êtes sûr que c'était le variant sud-africain?» Jean-Michel Constantin: «Oui, j'ai été typé, il n'y a pas de soucis. Moi, j'ai eu qu'une crainte, c'est de faire un cluster sur ma réanimation. Parce que je suis arrivé avec une PCR négative, j'étais fatigué quand même. Et donc j'ai refait une deuxième PCR quatre jours après, j'étais positif. Heureusement on bosse avec des masques et on fait attention, je n'ai contaminé personne.» Olivier Truchot: «Donc le variant sud-africain, il est inquiétant pour ça?» Jean-Michel Constantin: «Il l'est clairement. C'est pour ça qu'il faut faire attention, parce qu'on n'a pas d'arme vaccinale là-dessus tout de suite. La communication qui consiste à dire: "restez chez vous, mettez le masque, lavez-vous les mains pour protéger les soignants" c'est une ineptie. Les soignants on ne les protège pas. Moi ça fait 30 ans que je fais de la réanimation, ça fait 30 ans que les réanimations sont pleines. Donc que ce soit du COVID ou autre chose, moi j'ai toujours du boulot et je suis payé pour ça et j'adore ça.

«Plus de la moitié des patients ont un surpoids»

Jean-Michel Constantin: «Le seul truc c'est que si ça déferle, on ne peut pas prendre en charge tout le monde et donc il y a des gens qui meurent.» Barbara Lefebvre: «Le profil des personnes qui sont aujourd'hui en réanimation et qui décèdent, c'est toujours le même profil que pendant les mois de mars et d'avril de l'année dernière?» Jean-Michel Constantin: «C'est pas différent.» Barbara Lefebvre: «Donc c'est toujours les comorbidités, l'obésité et le grand âge ?» Jean-Michel Constantin: «C'est toujours les comorbidités. Le grand âge, mais il y a moins de patients parce qu'on a bien vu qu'on n'y arrivait pas, donc des patients de plus 80 ans il n'y en a plus en réanimation. Parce que clairement c'est 100% de mortalité quand ça se passe mal. La comorbidité, oui. Plus de la moitié des patients ont un surpoids.»



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