«Vous êtes une usine à alimenter ce virus de la peur» Ivan Rioufol recadre la Macronie

Ivan Rioufol, journaliste et intervenant régulier de l'émission «l'heure des pros», face à Gabriel Attal (Porte-parole du gouvernement).

«Un petit milieu d'experts»

Ivan Rioufol: «je pense que vous avez imposé aux Français un idéal sanitaire qui n'a jamais été débattu par quiconque, sauf par vous-même. Ça n'a jamais été débattu donc les gens sont d'accord à travers des sondages, ça dépend des questions qui sont posées. Donc ça n'a pas été débattu par le Parlement. Ça n'a pas été débattu en séance publique. Ça a été débattu par un petit milieu d'experts. Ceci, c'est pour dire que dans ce contexte-là, il me semble que vous vous êtes enfermés intellectuellement en vous contentant du fait que vous sauviez des vies, c'est le terme que vous reprenez et vous vous en flattez. Et vous avez bien raison de vous en flattez. Sauf que quand vous sauvez des vies à ce point, vous ne voyez pas que vous en mettez d'autres en péril.»

«Vous êtes une usine à alimenter ce virus de la peur et vous tétanisez aujourd'hui un pays entier»

Ivan Rioufol: «Moi, ce que je vous reproche et ce que je reproche au gouvernement, en règle générale, c'est que le vrai virus qui est à traquer, ce n'est pas le virus du Covid, c'est le virus de la peur. Le virus de la peur est contagieux or vous êtes une usine à alimenter ce virus de la peur et vous tétanisez aujourd'hui un pays entier et vous bloquez toutes les intelligences. Les raisonnements n'ont plus prise aujourd'hui, même auprès de vous. On est obligé d'entendre maintenant la femme du président de la République nous dire qu'en effet, ce que vivent les étudiants est épouvantable.»

«Mais pourquoi sacrifier la vie des plus jeunes ?»

Ivan Rioufol: «Mais pourquoi ? Pourquoi est-ce qu'il faut attendre que ce soit madame Macron qui nous dise ces réalités qui sont évidentes pour tout le monde ? Et je vous parle des étudiants, mais on pourrait parler de tout le reste de cette France qui souffre et qui n'est pas entendu et qui, comme réponse, ne reçoit que le fait de dire que vous êtes des égoïstes parce que vous ne voulez pas sauver des vies et des vies des anciens. Si on veut bien naturellement sauver les vies des anciens, mais pourquoi sacrifier la vie des plus jeunes ? Par exemple, ne serait-ce que ceci. Je veux bien qu'il y ait une solidarité. On applaudit tous à la solidarité, mais une solidarité aussi déséquilibrée et une solidarité aussi obscurcie par un discours idéologique qui est un discours du tout sanitaire me parait terriblement dangereux. J'observe que ceux des pays qui n'ont pas confiné du tout, comme la Suède, n'ont pas eu ces morts.»

«La Suède a un taux de mortalité qui est moindre que le nôtre»

Gabriel Attal: «Ils ont un taux de mortalité qui est extrêmement élevé.» Ivan Rioufol: «La Suède a un taux de mortalité qui est moindre que le nôtre.» Gabriel Attal: «Ils n'ont pas le même étalement urbain que nous. Ce n'est pas la même géographie que nous., Mais ils reviennent sur leur stratégie.» Pascal Praud: «La presse française dit ça, il n'y a pas un truc qu'ils ont changé. C'est ça qui est formidable. Il n'y a rien. Ils n'ont rien changé. Les restaurants sont ouverts, ils ont fait une jauge.» Gabriel Attal: «Ils ont mis des limitations au nombre de personnes qui peuvent-être rassemblées. Ils ont rendu le masque obligatoire dans un certain nombre de lieux notamment dans des transports.» Pascal Praud: «Non, non, non, ils ont recommandé le masque. C'est ça qui est drôle.»

«Le masque n'est pas obligatoire, les restaurants sont ouverts»

Gabriel Attal: «Ils ont évolué par rapport au départ.» Pascal Praud: «Mais, ils ont une petite musique en France dans les médias et dire : "Ah la Suède est revenue" mais moi, je suis allé voir, le masque n'est pas obligatoire, les restaurants sont ouverts, les lieux de culture sont ouverts, c'est ça qui est amusant.» Laurent Joffrin: «Oui mais ils ont un taux de mortalité supérieur à leurs voisins.» Gabriel Attal: «Ils ont fait évoluer leur stratégie par rapport au départ.» Pascal Praud: «Le roi, le roi l'avait dit.»